La situation de ces derniers mois a accéléré le développement des formations à distance. Mais, devant l’urgence a-t-on pris le temps de définir une réelle stratégie de formation au niveau des entreprises ?

Aujourd’hui, incontournables dans les méthodes d’apprentissage en formation professionnelle continue, les actions de formation en ligne et/ou mixtes imposent, toutefois, de respecter des conditions de mise en œuvre précises pour garantir les résultats attendus.

Passons-les en revue...

Le constat :

Dorénavant, la formation ne se conçoit plus sans ce que l’on désigne le « digital learning ».

Il s’agit de l’ensemble des outils numériques et d’accompagnement mis au service des apprenants pour leur permettre d’atteindre les objectifs de la formation. 

Le digital learning intervient dans toutes les étapes de la formation quelle soit uniquement distancielle (full learning) ou mixte présentielle et distancielle (blended learning).

Cependant, même si la période que nous traversons amène à être plus prudent dans les analyses, le constat montre que le développement de ces nouveaux dispositifs ne remplacera pas, pour autant, les méthodes traditionnelles de formation (formations en salles intra et inter, séminaires).

C’est plus en termes de complémentarité et d’adéquation aux objectifs de formation qu’il convient de les aborder.

Alors, comment se repérer dans cet ensemble de solutions pédagogiques ?

Quelle formation en fonction des objectifs attendus ?

  • Le digital learning est particulièrement bien adapté à :
  • l’apprentissage des connaissances de base d’un métier. Il permet également la mise en place de tests sur les prérequis nécessaires avant des sessions de regroupement en salle pour accéder, avec les apports du formateur, à l’expertise par de nombreux travaux pratiques (études de cas, mises en situation, simulations, jeux pédagogiques, …) ;
  • l’actualisation des connaissances métier, besoin récurrent de formation. Dans de nombreux métiers, comme ceux de la banque, de l’assurance, de l’immobilier, qui se caractérisent par un environnement économique, réglementaire, juridique et fiscal sans cesse évolutif, la notion d’« actualité » des connaissances est une priorité.

C’est ainsi que des formations continues obligatoires sont exigées à la fois à l’entrée dans le métier et pour continuer à l’exercer. C'est le cas, par exemple, des formations annuelles dans le cadre de la Directive Crédit Immobilier ou du renouvellement des cartes professionnelles des professionnels de l’immobilier.

 

  • Les formations en salle seront privilégiées pour les apprentissages nécessitant une interactivité absolue et/ou l'utilisation de la dynamique de groupe comme levier d’acquisition de compétences. Ce seront, en particulier, toutes les formations portant sur le savoir-faire mais surtout sur le savoir-être où l’apport et le partage d’expériences entre le formateur et le groupe sont essentiels. Le travail pédagogique réalisé à partir d’une mise en situation, exemple face à face client/commercial, ne peut trouver son équivalent dans une mise en scène à distance.

 

  • Avec ces modalités précédentes, se développent toutes les formations mixtes (blended) associant les avantages de chaque pratique en s’appuyant sur les moyens de communication à distance, webinaires, classes virtuelles, et tutorat à distance notamment. Ces modalités devraient connaître un développement à condition de veiller à l'adaptation des différents modes de formation en fonction des objectifs de la formation. Par exemple, sur des parcours d'apprentissage nécessitant un nombre d'heures important, les fondamentaux peuvent être dispensés à distance et des sessions de regroupement en présentiel organisées pour la mise en pratique. Ainsi, le nombre de jours en présentiel est moins important et pèse moins sur les budgets de formation sans négliger pour autant l'interactivité et l'apport d'un formateur en salle pour les aspects savoir-faire et comportementaux.

 

Pour conclure, le digital learning doit s’insérer dans la stratégie de formation de l’entreprise. Ainsi, les actions de formation mises en place (tant en contenus qu’en modalités de dispense) doivent répondre aux objectifs de l’entreprise : enjeux et résultats attendus pour lui permettre de s’adapter aux évolutions de son environnement.