La pédagogie, dans le sens où on l'entend aujourd'hui, concerne non seulement les jeunes en formation initiale comme le terme le suppose, mais aussi des adultes en formation continue.
L'approche pédagogique de ces deux populations souffre aujourd'hui de deux contresens, paradoxalement opposés l'un à l'autre !
En ce qui concerne la formation initiale...
La tendance en France est de faire travailler les jeunes le plus possible sur dossiers. L'intention initiale est bonne : être le plus concret, le plus proche du réel possible. Le malheur est que de ce fait trop souvent on demande aux jeunes, qui ont par définition peu d'expérience, un recul, une maturité qu'ils n'ont pas.
On voit aussi nombre de jeunes qui ne puisent leurs connaissances et leurs réflexions que via internet, et sans avoir les moyens critiques appropriés cela aboutit souvent à des idées fausses, toutes faites, parfois dangereuses ! Il faudrait aux jeunes en formation initiale des bases solides, qui leur manquent souvent, quitte à revenir pour partie à des méthodes plus traditionnelles !La tendance est paradoxalement inverse, mais non moins fausse, pour une grande part de la formation continue !
La tendance est paradoxalement inverse, mais non moins fausse, pour une grande part de la formation continue !
Trop souvent on voit des professionnels, souvent compétents sur le fond, s'improviser formateurs. Ils pensent alors qu'il suffit de "déverser" leurs connaissances sur les malheureux stagiaires pour faire d'eux des collaborateurs compétents !
Or ce n'est pas du tout la voie efficace pour le faire. L'apprenant en formation continue a par définition une expérience de terrain, qu'il cherche à améliorer, à compléter. Sa motivation -capitale en l'occurrence- passe par l'amélioration de pratiques professionnelles dont il a déjà une idée. L'essentiel doit donc passer par un travail sur le concret de situations professionnelles. C'est ainsi qu'il se reconnaîtra, verra ce que la formation lui apporte, réfléchira sur ses propres pratiques. La formation ne peut, en aucun cas, être assimilée à un entonnoir par lequel on déverse des connaissances dans le cerveau de l'apprenant, mais par une nourriture qu’il devra digérer pour la transformer en une partie de lui-même.
Le plus vite possible, il faudra passer par des mises en situation, des périodes de réflexion autour d'un cas concret, le plus proche possible de situations professionnelles, seul ou en sous-groupes, pour que chacun puisse créer en lui-même des zones d'accueil de compétences nouvelles. Bien sûr, lorsque le sujet est trop nouveau pour être abordé par une étude de cas ou un jeu de rôles, il faudra apporter des éléments au démarrage, mais toujours le plus brièvement possible : l'essentiel de l'apprentissage devra se faire au moyen de cette réflexion à partir de situations concrètes.
Une fois cette phase réalisée, le formateur pourra, par un exposé de synthèse, structurer l'acquis et le compléter par des connaissances périphériques. Un tel exposé aura alors toutes les chances d'être productif.
Ce qui précède est également valable pour les procédés tels que le e-learning, qui permet aujourd'hui de la même façon des mises en situation et des études de cas, et pas seulement des apports de connaissances.
C’est pourquoi pour devenir un formateur dans son entreprise, il convient, au préalable, de se perfectionner dans le métier de pédagogue, même si l’on dispose pour son animation d’un bagage pédagogique déjà construit. Notre formation « Le face à face pédagogique » permet à un formateur occasionnel de mieux appréhender les différentes étapes pour réussir une animation. En ce qui concerne la conception d’un module pédagogique, c’est un autre métier que nous aborderons ultérieurement.